Brief : la primaire démocrate

Note rédigée par les détectives Neve “Frost” Littleman et Séléna "Can" Hartwood.

La primaire pour l'investiture démocrate aux élections municipales de 2033 a lieu sur une durée de huit semaines, du 6 novembre 2032 au 8 janvier 2033. C'est la première fois qu'une telle primaire est organisée au niveau municipal. Jusqu'à présent, les élections municipales étaient non-partisanes : plusieurs candidats d'un même parti pouvaient se présenter. Toutefois, cette stratégie s'est révélée perdante en 2029 lorsque la candidature dissidente de Bill Dawson face à Noé Riveiro a permis au républicain Romualdo Pacheco de se qualifier au second tour, une première depuis 1993. L'absence de consigne de vote de Dawson et une mauvaise communication de campagne de Riveiro a permis à Pacheco de l'emporter avec 51.3% au second tour.

La réforme municipale de 2031 est officiellement une démarche de simplification des élections : en acceptant un nombre plus limité de candidats désignés par leur parti, il est plus probable qu'un seul tour suffise à obtenir la majorité absolue. Officieusement, il s'agit d'une façon pour les démocrates de ne plus répéter cette erreur. La primaire est organisée par la super-déléguée démocrate de Los Angeles Lou W. Mitchell.

Fin décembre 2032, Noé Riveiro se trouve en difficulté suite aux accusations à l'encontre de son directeur de campagne Peter Everett d'avoir empoisonné le sumo Jesse Kulahaulua. Refusant de se retirer malgré des sondages en chute libre, il fait face à une fronde de la part des cadres du partis qui appellent à soutenir le jusqu'alors peu connu Aaron Sarkis. Deux semaines de campagne tambour battant permettent une remontée fulgurante du directeur de l'association Home 4 All, promu comme étant le seul candidat irréprochable. Jodi Hudson annonce son ralliement à la candidature de Sarkis et retire sa candidature peu avant Noël, tandis que Gregory Kord appelle finalement à son tour à voter pour la nouvelle égérie du parti, mais trop tard pour retirer sa propre candidature.

La primaire s'est conclue le 15 janvier lors du vote du parti qui a vu la victoire de Séraphine Abessolle. Elle est arrivée en tête lors du vote général avec 40.2% des voix, devant le challenger Aaron Sarkis à 30.1% des voix, ayant bénéficié d'un report de voix massif. Noé Riveiro termine tout de même 3e avec 29.4% des voix, laissant Gregory Kord hériter de moins 0.3% des bulletins exprimés, bien que s'étant officiellement déclaré non-candidat. Abessolle obtient finalement 234 voix lors du congrès d'investiture, face aux 217 de Sarkis et aux 64 de Riveiro.

——– OBSOLÈTE ————

La primaire qui a démarré depuis un mois voit s'affronter cinq candidat⋅es encore en lice ¹⁾ :

• Noé Riveiro (50.4%) : candidat de l'establishment démocrate. Il est actuellement City Controller de Los Angeles et c'est un des cadres les plus importants du parti démocrate californien. Il bénéficie du soutien de Lou W. Mitchell, la patronne des démocrates. Il défend une politique progressiste modérée (gratuité du City College, augmentation des primes des fonctionnaires, installation de panneaux solaires sur tous les bâtiments municipaux…). Il est partisan du solutionnisme technologique pour le problème climatique (notamment le gob) et sismique, ce qui le rend difficile à distinguer des républicains sur cette thématique. Sa campagne est teintée d'un scandale larvé : son ancien bras droit Peter Everett est accusé d'avoir volontairement empoisonné le sumo Jesse Kulauhua, qui aurait apporté son soutien à ses rivaux radicaux.
• Séraphine Abessolle (37.9%) : Féministe, syndicaliste, radicale. Héritière de Mamadou Khléane Abessolle, décédé dans l'accident de Carnival Cruise. Elle bénéficie de l'aura de son père et prône une révolution sociale (gratuité de la contraception, gratuité des transports, réhaussement systématique de 20% des salaires des femmes de la fonction municipale, fin des contrats public-privé pour l'entretien de la ville et le réseau d'eau). Elle est régulièrement attaquée sur son physique et sur son inexpérience (bien que diplômée de sciences politiques, elle est actuellement barmaid), y compris par son propre camp. En progression constante depuis le début de la campagne, elle a déjà absorbé deux candidatures mineures via des alliances syndicales.
• Jodi Hudson (4.7%) : vétérane des narco-guerres, major décorée de la Purple Heart. Elle défend une conception arrièriste de la plate-forme démocrate : défense des industries lourdes, défense de l'emploi, surveillance des frontières. Sa candidature a bien démarré, créditée de près de 15% des voix par certains sondeurs, puis a dégringolé quand des propos anti-indépendance publiés avant 2028 sur ses réseaux sociaux ont fuité dans la presse. Elle n'a pour l'instant pas retiré sa candidature.
• Gregory Kord (3.5%) : CEO de Kord Technologies, sa candidature de dernière minute est pour lui une façon de replacer l'écologie au centre du débat. Il se présente comme héraut du danger climatique et promet de déployer des solutions innovantes pour résoudre tous les problèmes de Los Angeles : la sécheresse, le gob et la grey plague.
• Aaron Sarkis (1.5%) : directeur d'une association pour le logement, sa plateforme électorale est orientée vers la lutte contre le mal-logement. Sa candidature est modérement populaire chez une frange jeune et aisée et a jusqu'ici eu beaucoup de mal à décoller.